De manière répétitive, voire diffamatoire, le journal « 20 minutes » qualifie de « fake news » les propos que j’ai tenus dans la vidéo située sur le site des professionnels contre « l’éducation sexuelle » et « les droits sexuels » créé par des professionnels de l’enfance et du psychotraumatisme.

Notre collectif a demandé un droit de réponse au rédacteur en chef qu’il n’a pas obtenu. Ce journal aurait-il avant tout la volonté de dénigrer et non pas de rechercher la vérité ? Si oui, pour quelles raisons ?

Je rappelle d’abord avoir toujours soutenu toute la partie prévention avec laquelle on ne peut qu’être d’accord, concernant les grossesses précoces, les maladies sexuellement transmissibles, et consacrée à l’égalité homme-femme ; mais être en désaccord avec la partie « sexualité synonyme de plaisir » qui est présentée aux enfants et aux adolescents.

Concernant la description édulcorée du site « onsexprime » faite par ce journal (« ce site est destiné  à informer le grand public sur le thème de la sexualité (des adolescents) », nous proposons aux lecteurs de « 20 minutes » de consulter eux-mêmes ce site conseillé non pas au grand public comme c’est stipulé, mais aux jeunes à partir de l’âge de 12 ans puisqu’il figure en référence dans les livres Hatier à partir de la 5ème. Il est possible que suite à notre action, certains messages aient été supprimés, comme celui où une jeune fille explique « ma premiere fois j’ai baiser pendant 3 heures sans arreter et mon copain a spermer 2 fois je me sentais tellement bien quand il etait en moi et sa fait tellement du bien j’avais de son sperme partout sur moi ». Mais nous avons fait une copie d’écran de tout ce que nous citons. De même y sont décrites les différentes positions de pénétration vaginale, anale, etc. Nul doute que les parents en charge de l’éducation de leurs enfants soient ravis qu’ils puissent avoir accès à ce type d’information émanant d’un site sous tutelle du ministère de l’éducation nationale sous le fallacieux prétexte qu’il permet de lutter contre la pornographie. Là on dirait plutôt qu’il en offre.

Le journal 20 minutes indique au sujet des « standards européens de l’éducation sexuelle » que  « Ce document n’est pas utilisé par l’Education nationale». Alors pourquoi se trouve-t-il référencé sur le site Canopé de cette même Education Nationale [1] ? Il est dommage que le journaliste que nous avons pourtant informé des pages exactes où se trouvaient ces recommandations d’enseignement concernant la masturbation infantile n’ait pas pris la peine de citer les bonnes pages mais ait choisi de citer les parties idylliques de ce document. Le tableau dont nous dénonçons les dérives se situe, pour les enfants âgés de 4 à 6 ans, à partir de la page 40, suite à 39 pages  de bonnes intentions. Jugez par vous-même la copie de la page 40 vers laquelle nous avons orienté ce journaliste.

Il est donc indispensable que les textes officiels français suppriment absolument toutes les préconisations de ces Standards européens.

« 20 minutes » indique aussi comme mensonger qu’il puisse être prévu que dans le futur, l’éducation à la sexualité débute à la maternelle en référence aux Standards européens. Alors il faut expliquer pourquoi lors du congrès national des enseignants des écoles maternelles à Albi en juillet 2017 a été programmé un atelier intitulé « Education sexualisée, les petits aussi ! ». Expliquer aussi pourquoi suite notre message d’alerte, l’Académie de Grenoble a supprimé de son site son programme d’éducation à la sexualité débutant en grande section de maternelle (copie d’écran du 03/07/2017) pour afficher à la place l’ancien programme de 2007. Expliquer encore pourquoi dans le programme officiel de la Stratégie nationale de santé sexuelle 2017-2030, il est indiqué page 14 : «déployer l’éducation à la sexualité à tous les niveaux scolaires, de la maternelle au lycée». Voilà ce qu’un journaliste sérieux devrait savoir lorsqu’il prétend traiter un sujet.

L’article tente par ailleurs de me discréditer  en tentant de m’amalgamer à une sanction ordinale (appel en cours) du Professeur Joyeux,  lequel soutient notre démarche.  Je considère qu’il a le droit de s’exprimer comme tout citoyen et précise que ce sujet n’a rien à voir avec la question des vaccins.

Je pourrais continuer ainsi à montrer point par point comment l’article de « 20 minutes » contient d’autres erreurs. Ce qui me paraît le plus ennuyeux, c’est comment un journal supposé être mandaté par le gouvernement actuel comme vérificateur pour traquer les « fakes news » peut produire un document aussi mal informé et aussi partial. Je laisse la question du pourquoi volontairement sans réponse. Mais j’ajouterai encore une remarque. L’article indique que « Les parents d’élèves sont associés à la mise en place de cette éducation à travers la participation de leurs représentants aux instances des établissements scolaires ». Mais les parents délégués sont-ils réellement au courant de leurs contenus puisqu’il s’agit d’intervenants extérieurs dont certains ne font preuve d’aucune transparence vis-à-vis de leurs interventions au regard des témoignages rapportés? Beaucoup de parents d’élèves ont témoigné n’avoir jamais été informés du contenu réel. Et un parent vient de me contacter pour m’informer qu’il n’avait pas été mis au courant d’un cours d’éducation à la sexualité auquel a participé son enfant. Quand il a regardé l’emploi du temps de son enfant ce jour, il était indiqué « activités diverses » au moment de ce cours fait par un intervenant extérieur. Quelle ruse pour tenir les parents dans l’ignorance ! S’agit-il d’une volonté de main mise sur le psychisme des enfants dans le domaine particulier de l’éducation à la sexualité ?

Les personnes intéressées par une discussion sérieuse et honnête à ce sujet peuvent s’inscrire au colloque organisé par le REPPEA le samedi 27 janvier à Paris sur le thème

 

[1] « Le document répond à cette demande en proposant un cahier des charges pour une éducation à la sexualité, avec un cadre et des exigences de base. Il présente de façon très structurée les étapes du développement psycho-sexuel, et fournit une description, pour chaque tranche d’âge, des informations, compétences et attitudes à acquérir. Ainsi à 4-6 ans, un des points porte sur ce qu’est l’amitié (information), sur le développement de relations adéquates (comportements) et sur l’acceptation de la diversité (attitude). (…) Au-delà de son indéniable utilité, en tant qu’outil, le document de l’OMS promeut une approche renouvelée de l’EAS, positive, interdisciplinaire et internationale. (…) Ceci traduit sans aucun doute la prise de conscience, au-delà des situations politiques locales, de la nécessité d’une évolution dans la conception de la sexualité et du rôle du système scolaire dans l’éducation sexuelle ».