Depuis plus de 10 ans, un individu nommé Pierre Laroche (probablement le courageux pseudonyme d’un individu ou d’un groupe), qui ne décrit pas quelle qualité professionnelle lui donnerait compétence dans le domaine de la petite enfance, attaque le rythme décrit dans ce calendrier. Il se livre aussi à des attaques personnelles à la limite de la diffamation contre le Professeur Bernard Golse, Jacqueline Phélip, moi-même, et qualifie de « charlatans »[1] les 5400 professionnels français qui ont signé une pétition mettant en garde contre les dangers de la résidence alternée chez les enfants en bas âge (pétition signée par de nombreux Professeurs de Pédopsychiatrie et de Psychologie de l’enfant de renommée internationale et par Me Dekower-Defossez, Professeure émérite de droit privé, auteure d’un rapport demandé par Ségolène Royal pour l’élaboration de la loi de 2002).
Mr Laroche est un zélateur de la résidence alternée dès le jeune âge, et pour arriver à ses fins, il monte en épingle un point mineur concernant ce qu’a écrit Brazelton, afin de détourner l’attention des préoccupations et préconisations faites par de nombreux scientifiques et cliniciens.
Mr Laroche s’acharne sur le fait que dans le livre sur les besoins de l’enfant, « Ce qu’un enfant doit avoir » (co-signé avec Greenspan, Ed Stock, 2001), où il parle des principes généraux de « la garde légale après le divorce », Brazelton n’a pas nommé ses propositions « Calendrier de Brazelton » et donc je mentirais en utilisant cette appellation. La réalité est que dans le chapitre où Brazelton insiste sur le besoin de relations stables pour un enfant petit, il donne ses recommandations de manière précise de la pages 45 à la page 49, puis page 83, en particulier « les enfants ne devraient pas quitter leur domicile principal pour la nuit avant l’âge de trois ans », puis « la séparation pour la nuit doit s’effectuer de manière progressive entre l’âge de trois et sept ans », et il est le seul auteur à avoir publié ce genre de progressivité. Page 84, il donne un exemple de directives reprenant ces principes, qui « lui ont été aimablement fournies par le docteur Carol Grey, psychologue judiciaire à Seattle », lequel précise qu’aucun modèle ne peut convenir à toutes les familles, ce que j’ai toujours indiqué dans mon texte introductif à ce calendrier ; j’attire d’ailleurs le lecteur à être attentif aux nuances que j’ai introduites par rapport à la publication de Brazelton.
Il est à noter que dans plusieurs pays, les branches de l’Association de Santé Mentale du Nourrisson (WAIMH, Société scientifique internationale) conseillent un calendrier très proche du texte de Brazelton, en étant même un peu plus restrictives sur les conditions qui doivent être réunies.
J’invite les professionnels qui ont beaucoup de temps libre à lire l’ensemble des propos de Mr Laroche depuis 10 ans, ce qui permet d’évaluer quelles sont la pertinence et la cohérence de ses affirmations.
Dr Maurice BERGER
[1] Lire son blog du 25 mai 2014